Les constructeurs dessinent déjà la prochaine génération d’automobiles, où la priorité est donnée à l’expérience client (UX).
Poussée par l’électrification, la connectivité, et la conduite autonome, la fusion des univers physique et numérique donnera naissance à des expériences utilisateur sans précédent.
Les meilleurs constructeurs combineront des technologies et des services à la fois utiles et agréables pour le client final.
La voiture de demain ressemblera davantage à un smartphone qu’à celles qui peuplent actuellement nos routes – à savoir un ensemble d’engrenages, de fluides et de milliers d’éléments en mouvement.
Véritable device connecté sur roues, l’automobile du futur sera pleinement intégrée à un vaste réseau de personnes, de devices et d’infrastructures.
Les constructeurs se préparent dès aujourd’hui à cette transition, où l’univers digital fusionne avec le monde physique.
Au cœur de cette révolution, l’expérience utilisateur jouera un rôle de plus en plus essentiel pour aider les individus à se déplacer dans le monde.
SOMMAIRE
L’industrie 4.0 automobile : la fusion des mondes physique et digital
L’expérience utilisateur, UX, Graal de l’automobile ?
Tendances automobiles et opportunités UX à court terme
L’expérience utilisateur automobile : avenir et implications
L’industrie 4.0 automobile : la fusion des mondes physique et digital
Nous vivons dans un monde physique de plus en plus « digitalisé » et connecté. Les spécialistes parlent même de quatrième révolution industrielle, ou d’industrie 4.0.
L’automobile illustre parfaitement cette transformation.
Pour se donner une petite idée, comparons les lignes de code embarquées : il y a vingt ans, une voiture possédait en moyenne 1 million de lignes de code, contre 100 millions aujourd’hui !
Les experts avancent même que les voitures dépasseront bientôt la barre des 200 millions de lignes de code !
La multiplication des structures digitales pose de nouveaux défis aux constructeurs.
Pour les constructeurs historiques, l’un des défis majeurs consiste à réduire les écarts entre deux cycles de production très différents : l’automobile et le logiciel.
Aujourd’hui, il peut s’écouler de deux à cinq ans entre la conception et la production dans le domaine automobile.
Zoom sur l’expérience digitale de demain.
Des délais qui contrastent avec des cycles de développement rapides et itératifs dans le secteur des logiciels, où de nouvelles fonctionnalités voient constamment le jour et remplacent celles délaissées par l’utilisateur.
Cet écart est plus flagrant que jamais dans les systèmes de divertissements à bord des véhicules.
Avec des interfaces utilisateur qui deviennent rapidement désuètes, ces systèmes peuvent devenir rapidement obsolètes avant même que les véhicules ne soient commercialisés.
Conséquence : ces systèmes de divertissements sont régulièrement cités comme l’équipement le moins satisfaisant des propriétaires de véhicules.
Cet écart, entre autres, symbolise les difficultés des grandes entreprises automobiles – également appelées « fabricants d’équipement d’origine » ou OEM – dans la transition vers une nouvelle ère de mobilité.
Découvrez en plus sur les sites automobiles et l’UX juste ici.
L’expérience utilisateur, UX, Graal de l’automobile ?
Pour le secteur automobile, les nouvelles technologies ouvrent la voie à de nouveaux modèles de mobilité.
Quelles sont les erreurs UX courantes ? Découvrez notre article sur le sujet.
La compétence logicielle reste, bien sûr, le premier pas nécessaire… mais la mobilité finira par reposer sur des qualités telles que l’ergonomie, la confiance et le plaisir.
L’UX pourrait même, à l’avenir, devenir LE facteur de différenciation des automobiles.
Puisant ses racines dans le secteur des logiciels, l’expérience utilisateur (UX) consiste essentiellement à concevoir des solutions capables de satisfaire leurs besoins, souvent par le biais de la technologie.
Il arrive fréquemment que des solutions technologiques soient introduites sur un marché… jusqu’à ce que leurs créateurs constatent une incohérence quelconque : marché, produit ou – tout simplement – mauvais timing.
L’UX fournit ainsi une approche axée sur l’utilisateur et un ensemble de pratiques, grâce auxquels les constructeurs automobiles testent leurs nouveaux concepts et solutions sur un savant mélange d’offres numériques, physiques et de services.
Quelle place pour l'automobile, la banque et l'assurance face au digital ?
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Tendances automobiles et opportunités UX à court terme**
Comment les constructeurs automobiles peuvent-ils adopter une approche axée sur l’utilisateur afin de stimuler l’innovation dans le secteur ?
J’examine ci-dessous quatre domaines de croissance à court terme (largement basés sur des discussions publiques autour de ces sujets), avant d’évoquer brièvement la façon dont l’UX peut aider les constructeurs à identifier les opportunités d’innovation.
1. Des voitures électriques plus abordables
À mesure que le coût des composants des batteries baisse, les véhicules électriques deviennent plus abordables. Selon Bloomberg, les ventes mondiales de véhicules électriques atteindront 11 millions d’unités en 2025, puis 30 millions en 2030.
La conduite d’un véhicule électrique est – ou plutôt devrait être – sensiblement différente de celle d’une voiture à moteur à combustion interne.
Comparés aux véhicules thermiques, de nombreux véhicules électriques sont dépourvus de boîte de vitesses (pas de pédale d’embrayage) tout en offrant une meilleure accélération et un entretien simplifié (favorisé par l’absence d’un système complexe d’engrenages et d’éléments en mouvement).
Comme la technologie n’avance jamais seule, l’émergence des véhicules électriques donne naissance à des écosystèmes entiers.
Prenons l’exemple des infrastructures de recharge électrique.
Cette dernière étant beaucoup plus longue qu’un plein de carburant à la station-service, cela génère de nombreuses opportunités afin d’aider les conducteurs à tirer profit de ce temps libre.
L’UX peut nous aider à comprendre certains aspects, comme les lieux où les conducteurs préfèrent recharger leur voiture, ou ce qu’ils souhaitent faire pendant le processus.
De nos jours, il n’est pas rare d’apercevoir des conducteurs de Tesla patienter sagement dans leurs véhicules, sur des parkings de centres commerciaux !
À mesure que l’adoption des véhicules électriques se démocratisera, l’expérience de recharge gagnera certainement en qualité par rapport à aujourd’hui.
2. Des plateformes numériques, connectées… et roulantes pour l’expérience utilisateur automobile
Selon une récente étude sur les consommateurs, les conducteurs souhaitent que leurs véhicules offrent les mêmes fonctionnalités de communication et de divertissement que leurs téléphones.
Pour répondre à ce besoin, les constructeurs imaginent des concepts d’écran tactile grand format, de reconnaissance vocale/des gestes ou encore d’affichage tête haute, destinés à aider les conducteurs à consulter le contenu sur la route.
Les systèmes de divertissement – réunissant les fonctionnalités embarquées telles que la musique, la navigation et la téléphonie – existent depuis longtemps, et ce, depuis le premier autoradio dans les années 1930 !
Il faudra attendre les années 1980 pour voir apparaître les premiers dispositifs de navigation, puis les années 2000 pour la commercialisation des premiers systèmes à disque dur et Bluetooth.
Plus récemment, l’accent a été mis sur la 5G, attendue par beaucoup pour connecter les devices à un réseau mobile haut débit.
3. La conduite autonome : en route !
La technologie de conduite autonome équipe déjà les voitures actuelles sous forme d’aides à la conduite automobile (désignées par l’acronyme anglais ADAS).
Du régulateur de vitesse adaptatif (sur autoroute) au stationnement automatique, diverses fonctionnalités permettent aux conducteurs de s’accoutumer à l’idée de véhicules semi-autonomes ou autonomes.
Aux constructeurs de saisir ces opportunités pour informer le consommateur sur les capacités de cette technologie, mais aussi imaginer des expériences privilégiant la confiance et la sécurité.
Une récente étude de l’American Automobile Association (AAA) a révélé qu’au moins deux conducteurs sur trois utilisant des ADAS déclarent faire confiance à la technologie embarquée dans leurs véhicules.
Des expériences positives qui peuvent jouer un rôle culturel clé afin que les consommateurs se sentent plus à l’aise avec la conduite autonome. Voici les étapes de la conduite autonome :
4. Des modèles de propriété moins rigides
Depuis quelques années, la voiture individuelle connaît de nouveaux modes de propriété.
Un propriétaire de véhicule peut ainsi gagner sa vie ou arrondir ses fins de mois en utilisant sa propre voiture pour transporter des passagers ou des marchandises.
Grâce aux plateformes d’autopartage comme Drivy et Ouicar, de propriétaires proposent leurs véhicules à la location. ZipCar propose même à ses membres des locations à la demi-heure.
Ces options de mobilité partagée aident les propriétaires de voitures et les consommateurs à choisir les modèles de mobilité qui correspondent le mieux à leurs modes de vie.
Là aussi, le rôle de l’UX peut être déterminant afin d’aider les constructeurs à comprendre les parcours des utilisateurs en fonction des différents modèles de mobilité partagée.
À titre d’exemple, l’analyse du trajet d’un utilisateur – de la réservation jusqu’à la restitution du véhicule – peut stimuler l’innovation à différentes étapes du processus.
La mobilité partagée a donné naissance à un besoin évident d’expériences innovantes, capables de couvrir les besoins d’un nombre croissant d’individus moins intéressés par la propriété et la conduite d’une automobile.
Comparez votre taux de conversion avec la moyenne de votre secteur :
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L’expérience utilisateur automobile : avenir et implications**
À supposer (comme de nombreux constructeurs et experts actuellement) que la technologie continuera de progresser dans ces quatre domaines, le monde entamera une transformation radicale dans un temps record.
Le laboratoire d’idées indépendant RethinkX prévoit que d’ici 2030 :
« 95 % des distances parcourues par les passagers américains seront effectuées dans des véhicules électriques autonomes à la demande, détenus par des flottes et non par des individus, dans un nouveau modèle économique baptisé TaaS, ou “transport-as-a-service”. »
Une annonce qui semble refléter ce qu’à quoi de nombreux acteurs du secteur automobile se préparent : la conversion vers un futur électrique et autonome.
Un futur où il pourra être plus pratique de se faire conduire que de conduire !
Si ces hypothèses se confirment, l’UX jouera un rôle essentiel en aidant les entreprises à proposer des expériences agréables, intéressantes et personnalisées, qui fusionneront les univers digital et physique.
Design Council, ONG et conseiller du gouvernement britannique sur les questions de conception, établit les prédictions suivantes :
« Le nombre de produits destinés à un usage pertinent ira en augmentant à l’avenir. Les voitures polyvalentes seront moins nombreuses, supplantées par des véhicules à usage plus spécifique.
Vos trajets urbains domicile-travail pourront être assurés par un véhicule de location lavé régulièrement, opérationnel quand vous en avez besoin et 100 % fonctionnel. En d’autres termes, si je décide d’acheter une voiture, celle-ci devra simplement répondre à mes autres besoins, qu’il s’agisse de mes loisirs, de ma famille ou de mes vacances. »
Un grand flou entoure les besoins des utilisateurs à plus long terme.
Une chose est sûre cependant : l’UX gagnera en importance si l’industrie automobile veut aller de l’avant.
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Lillian est UX designeuse pour un grand constructeur automobile européen. Elle a grandi à Detroit, au cœur de l’industrie automobile américaine. Son travail actuel consiste à réimaginer l’automobile pour le 21ème siècle.