Nous clôturons une année… mouvementée. 

En 2022, les crises en série nous ont challengés en tant que citoyens et en tant que consommateurs. Et mis à l’épreuve, une nouvelle fois, notre capacité de résilience. 
Elles ont renforcé notre attachement à la valeur de nos données, à notre besoin de partager, d’être ensemble et nous ont fait prendre conscience de notre attachement à l’environnement incluant la durabilité des produits. 
Elles ont accéléré la marche vers le digital, le commerce hybride et nous ont rendus de fait plus intransigeants envers les marques. 
Face à ces changements, les marques doivent s’adapter et innover en permanence. 

L’émergence du web3 avec de nouveaux territoires d’expression comme le métavers, l’avènement de la réalité augmentée et de l’IA sont encore timides… Mais ils nous font peu à peu basculer dans un monde toujours plus virtuel, interactif et immersif. Ces nouveaux horizons prometteurs s’ouvrent aux marques pour créer du lien avec leurs clients et leur faire vivre une expérience unique.

Comment sera 2023 ? Plus Roiste, c’est certain. Et davantage tournée vers ses clients, nous l’espérons. 
Plus sécurisée. Pour renforcer encore davantage la protection de nos données et celle des objets connectés. 
Plus Data driven. Utiliser la donnée et analyser des KPI comme le CRO est crucial pour prendre les bonnes décisions. Si tant est que cela soit mis en perspective avec vos objectifs stratégiques.  
Plus humaine. Avec des parcours toujours plus fluides qui prennent en compte les attentes et les émotions des utilisateurs.  

Je vous souhaite une excellente fin d’année, et rendez-vous l’année prochaine pour toujours plus de tendances, de data et de hacks dans la prochaine Lettre de l’Expérience Digitale ! 


Pas le temps de tout lire ? Je vous fais un récap’

1 – 1 milliard de personnes seront connectées à la 5G d’ici la fin d’année

2 – Christofle crée un nouvel espace d’expression et d’échange pour sa marque grâce au web3

3 – Il y aura 55,9 milliards d’objets connectés (à sécuriser) sur Terre en 2025

4 – Le CRO stratégique permet d’optimiser votre ROI grâce à une vision long terme et une meilleure connaissance des intentions des visiteurs sur votre site

5 – La Macif a déployé une stratégie CRO à 360° pour devenir le N°1 de la relation client

6 – La soirée métavers de la Commission Européenne a coûté 387 000 euros pour rassembler seulement 6 personnes

 

   Le data snack

1 – Les 12 data de minuit

Ca n’est pas encore l’heure de se déhancher pour fêter la nouvelle année. Avant de sonner le gong, voici 12 chiffres qui m’ont marqué cette année, mois par mois. “Elles m’entraînent au bout de la nuit, les data de minuit !” 🎊🎵

Janvier 👉 150 millions d’euros – le montant de l’amende infligée à Google par la CNIL pour non-respect de la loi Informatique et Libertés concernant les cookies.


Février 👉 129 milliards d’euros – le montant dépensé par les Français sur internet en 2021 selon le bilan établi en février par la FEVAD : une hausse de 15,1 % sur l’année !


Mars 👉 35 % – le pourcentage de eCommerçants qui anticipent une année 2022 meilleure que 2021 (contre 68 % l’année précédente). La guerre en Ukraine amène de l’incertitude selon un sondage exclusif de la FEVAD.


Avril 👉 15 % – la part des consommateurs affirmant qu’acheter en ligne est une source de bonheur (source : Contentsquare Digital Happiness Pulse).


Mai 👉 70 % – la part du contenu en ligne qui n’est toujours pas accessible aux personnes handicapées selon la Contentsquare Fondation.


Juin 👉 + 135 % – la progression des ventes de transport, loisirs et tourisme par rapport à 2021 selon le bilan de la FEVAD. Le shift vers l’eCommerce se confirme.


Juillet 👉 7 % – la part du numérique dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2025 (aujourd’hui on est à 4 %).


Août 👉 62 % – la part des consommateurs qui affirment être plus attentifs à l’impact environnemental de ce qu’ils achètent (source : Observatoire de la Consommation Responsable).


Septembre 👉 6,2 % – c’est l’inflation annuelle mesurée en septembre par l’INSEE. Les prix continuent à flamber. 


Octobre  👉 600 millions de dollars – c’est la valorisation estimée de BeReal la dernière pépite tricolore des réseaux sociaux. Les marketeurs ne sont pas prêts à les retirer de leur stratégie en 2023 selon Hubspot !


Novembre 👉 130 000 – le nombre de frustrations par jour qui pourraient être épargnées aux utilisateurs si les “rage clicks” étaient diminués de 30 %.


Décembre 👉 1 milliard – le nombre de personnes qui seront connectées à la 5G d’ici la fin d’année selon l’Ericsson mobility Report.

 


   3 questions à…

2 – Marie Beaussier, Offer & Product Director chez Christofle

Marie Beaussier - ChristofleChristofle, maison d’orfèvrerie française, incarne et célèbre la tradition et l’art de vivre à la française grâce à un savoir-faire unique depuis 1830 dans l’art de la table (…) Bien qu’ancré dans un univers en apparence traditionnel, Christofle s’est lancé dans le web3 avec le lancement de son tout nouveau NFT.

Q : Pourquoi Christofle s’est lancé dans le métavers et le crypto-art avec ce NFT ?

Depuis sa création en 1830, la Maison Christofle n’a jamais cessé d’innover. Véritable reflet de l’art de vivre à la française, Christofle a toujours vu son nom associé aux innovations majeures de son époque et aux grands courants de la création.
En accord avec ses valeurs d’audace, d’exigence, d’excellence et d’inclusivité, Christofle lance ses premiers NFTs, un projet soutenu et promu par le Groupe Chalhoub, en collaboration avec l’agence Exclusible.

L’ambition était d’entrer en contact avec la communauté 3.0 en proposant un produit qui corresponde aux codes de ce nouvel espace de création. Ce nouveau terrain de jeu permet à Christofle de s’exprimer de manière différente et complémentaire de son offre de produit “in real life”, avec un champ des possibles très stimulant et inspirant !

Q : Qu’est-ce que ce NFT apporte à l’expérience client de votre marque ? 

Nous souhaitons pouvoir communiquer et créer un lien avec nos clients quelle que soit leur porte d’entrée vers la marque. Le web3 permet d’enrichir le territoire d’expression de la marque et de compléter ainsi nos moyens d’échanger avec nos clients. Christofle a pour mission de rassembler autour de l’Art de vivre à la française, au-delà des cultures et des générations, incarnant des notions de partage et de transmission. Ces valeurs sont fortes également dans le web3, où l’on se rassemble en communautés, où l’on crée de la valeur autour de projets uniques, où l’on explore un art virtuel mais tout aussi créatif !

Q : Selon vous, comment le métavers peut-il aider les marques à améliorer leur expérience client ? 

Le métavers propose un point de contact supplémentaire avec nos clients. Il s’agit de les suivre ou d’être présent dans les univers dans lesquels ils évoluent. Initialement, nous avions le réseau de boutiques, avec une communication courrier puis email, puis un site internet avec possibilité de vente en ligne, complété par le développement de contenus pour les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, TikTok…), et enfin les métavers (The Sandbox, Decentraland et autres, en incluant les plateformes de jeu en ligne).
Les tendances d’identification, de personnalisation et d’appartenance à une communauté sont tout aussi fortes dans les mondes virtuels
. Cela représente de réelles opportunités pour les marques. Or quoi de plus pertinent qu’une expérience 360° pour développer l’attachement à la marque et la fidélisation client ?

👉 Accédez à l’interview complète sur le hub du Magazine CX circle 2022.

   Résumé d’article

3 – Cybersécurité : l’Europe veut protéger l’IoT

55,9 milliards. C’est le nombre total d’objets connectés qu’il y aura sur Terre en 2025 selon le cabinet IDC. L’IoT (Internet des objets) colonise peu à peu les espaces personnels et professionnels mais va plus vite que la réglementation, pour l’instant absente du marché des objets connectés. Une aubaine pour les pirates informatiques qui peuvent facilement s’attaquer à ce maillon faible de la cybersécurité.

1- Une réglementation naissante mais qui laisse déjà entrevoir des failles

À l’instar du RGPD pour la protection des données, l’Union Européenne a présenté une proposition de loi sur la cyber-résilience pour établir des normes de sécurité et des procédures d’évaluation plus strictes dans le secteur de l’IoT. Une bonne nouvelle donc.

Pourtant, la loi concerne-t-elle les appareils obsolètes et ceux récemment commercialisés ? Comment les petits fabricants financeront-ils les dépenses liées à cette nouvelle sécurité ?

On l’ignore… mais l’évolution perpétuelle des techniques de hacking semble compromettre un modèle de certification fixe.

Par ailleurs, les consommateurs s’enquerront-ils des éventuelles vulnérabilités de leurs objets au regard de leur faible coût et de la complexité du sujet ?

Rien n’est moins sûr.

 

2- Vu l’ampleur de l’écosystème, la loi doit gagner en précision

Le défi des fournisseurs est colossal. Il s’agira de “concevoir, acheter, mettre en œuvre et déployer” la technologie adaptée mais aussi d’en assurer l’activité.

Du côté de l’Union Européenne, un projet pilote permettrait d’expérimenter la loi sur une catégorie de produits par exemple… et de l’appliquer progressivement pour la faire évoluer.

La loi, encore trop imprécise, devra définir demain quelles sont les responsabilités de chaque acteur économique selon leur rôle : R&D, production, approvisionnement… Car tout le monde est concerné.

Retrouvez l’article source ici ! 👉 https://siecledigital.fr/2022/12/02/loi-europeenne-sur-la-cyber-resilience-reglementer-pour-mieux-proteger/

 

Tips et bonnes pratiques

4 – 3 étapes clés (sur 9) pour devenir un as du CRO stratégique

Optimization Meme

À quoi sert de mesurer des données sur une carte si on ignore où l’on va ?

Il ne vous viendrait pas à l’idée de partir en randonnée en montagne sans vous fixer d’objectif ni vous préoccuper du terrain et des passages clés de l’itinéraire.

Vous auriez beau calculer tous les azimuts, relever tous les temps intermédiaires et avoir l’équipement le plus fiable du monde, vous prendriez d’énormes risques. À commencer par celui d’arriver nulle part.

Le raisonnement est le même en matière d’eCommerce et de CRO. Vous pouvez relever autant de chiffres et de données et remplir l’équivalent des serveurs d’Amazon, êtes-vous néanmoins certain que vous mesurez les bons indicateurs et qu’ils participent vraiment à l’atteinte de votre objectif stratégique ?

Alors, quel CRO pratiquez-vous ? Le CRO tactique qui vise le court terme sans vision globale ou le CRO stratégique qui nécessite une vision globale et long terme avec des données utiles et alignées ?

Pour vous aider dans votre réflexion on a concocté pour vous un e-book qui vous permettra de devenir imbattable sur le CRO stratégique, d’en comprendre les bénéfices et d’en maîtriser les étapes. En voici les 3 premiers steps pour vous mettre en appétit. Qui sait, vous deviendrez peut-être demain le cerveau du CRO stratégique dans votre organisation ?

# 1ère étape : apprenez à distinguer CRO tactique et CRO stratégique

Le CRO tactique est une pratique répandue chez les spécialistes marketing qui vise à augmenter le pourcentage d’utilisateurs qui effectuent certaines actions souhaitées comme :

  • télécharger un contenu
  • cliquer sur un lien
  • acheter un produit

Malheureusement, il vise le court terme et limite votre performance.

Pourquoi ?

Car si vous vous concentrez sur les pourcentages de conversion, les moyennes et les références sans avoir établi au préalable d’objectif global et si vous tirez des conclusions à partir des résultats d’une série d’AB tests, sans prendre en compte les attentes de vos clients…  Cela revient à piloter à l’aveugle.

A contrario, le CRO stratégique vous permettra d’optimiser votre ROI car il nécessite de définir des objectifs sur le long terme à partir de la compréhension des intentions des visiteurs de votre site.

Avant de mesurer, il vous encourage donc à mieux connaître vos clients et prospects.

Cette bascule nécessaire du CRO tactique au CRO stratégique demande de changer de mentalité mais aussi de transformer profondément votre organisation digitale pour :

  • implémenter une vision long terme en impliquant les C-levels
  • aligner les objectifs du CRO avec les autres objectifs de l’entreprise

Le CRO stratégique va donc plus loin que le CRO tactique car il vise à attirer et convertir les clients qui sont le plus susceptibles de dépenser de l’argent sur votre site.

Une fois votre objectif défini, voici une série de KPIs sur lesquels vous pourrez porter votre attention :

  • l’ARR (revenu annuel récurrent) qui permet de calculer la valeur annuelle d’un abonnement ou d’un contrat
  • la CLV (valeur à vie d’un client) qui définit la valeur totale d’un client sur toute la durée de sa relation avec vous
  • la vitesse des ventes qui mesure le rythme auquel vous générez des revenus au travers d’indicateurs comme le nombre d’opportunités, la valeur moyenne des transactions, le taux de réussite, la durée du cycle de vente, etc

Et bien d’autres encore comme l’autorité de domaine, l’analyse des sentiments ou encore l’indice de satisfaction…

#2ème étape : établissez votre diagnostic… sur 3 axes

Maintenant que vous comprenez mieux les bénéfices du CRO stratégique, reste à déterminer où vous en êtes dans votre organisation. Puisque chaque entreprise est différente voici les 3 axes que vous pouvez analyser… en vous posant les bonnes questions.

  • 1er axe : analysez les personnes et les compétences 
    • Avez-vous quelqu’un dans votre équipe pour défendre les intérêts des utilisateurs/clients ?
    • Avez-vous quelqu’un dans votre équipe qui comprend les priorités commerciales de votre organisation ?
    • Avez-vous quelqu’un pour effectuer des recherches UX ?
    • Quelles lacunes de compétences pouvez-vous identifier ?

 

  • 2ème axe : faites le point sur vos processus 
    • Êtes-vous clair sur vos objectifs stratégiques globaux ?
    • Pouvez-vous mesurer votre progression vers ces objectifs ?
    • Avez-vous une feuille de route CRO trimestrielle ou mensuelle ?
    • Optimisez-vous en permanence le parcours client ?

 

  • 3ème axe : penchez-vous sur les technologies et les données 
    • Êtes-vous capable de mesurer chaque étape du parcours client ?
    • Pouvez-vous évaluer où les visiteurs quittent votre site Web ?
    • Pouvez-vous identifier les problèmes d’utilisation courants sur votre site Web ?
    • Pouvez-vous identifier la frustration sur votre site ?
    • Pouvez-vous identifier vos problèmes et opportunités de conversion les plus fréquents ?Evie Brokwell Profile Photo

# 3e étape : alignez vos objectifs d’optimisation sur les objectifs plus larges de votre entreprise

Voici comment l’illustre Evie Brokwell, chef de produit sénior chez Booking.com :

“vous devez avoir une idée claire de la direction que prend l’entreprise, comprendre en quoi cela correspond aux attentes de vos clients et quelle est votre proposition de valeur pour ensuite vous assurer que vous choisissez des données solides qui vous aident à aller dans cette direction et ce, dans l’ensemble de l’entreprise.”

Vous souhaitez découvrir les 6 étapes suivantes ? 👉  Découvrez l’ebook dans son intégralité.

Color Booking Logo

 

   Ils l’appliquent à merveille

5 – Comment la Macif a mis en place une stratégie CRO solide pour devenir N°1 de la relation client ?

Depuis 1960, la Macif figure parmi les leaders du secteur des mutuelles d’assurance et s’exprime au travers de 3 métiers : assurance dommages, finance/épargne et santé, prévoyance.

Avec 5,7 millions de sociétaires et d’adhérents, elle est la 1ère société d’assurance automobile en France et couvre un parc de plus de 6 millions de véhicules.

La Macif a pour ambition de devenir le N°1 de la relation client. Pas facile avec des solutions parfois complexes qui exigent une stratégie omnicanale avec des parcours simples et transparents.

Pour cela, elle a déployé une stratégie CRO à 360° qui est déjà un succès.La Macif screenshot homepage


Un marché avec de nouveaux défis

Le marché de l’assurance a toujours été très compétitif. Mais il a connu de nombreux changements ces dernières années :

  • Les InsurTechs qui ont amené avec elles de nouveaux standards en matière d’expérience client ; 
  • La crise du Covid-19 a provoqué la chute de la fréquentation des agences de 30 % pendant les phases de confinement.

Antoine Wintrebert, Responsable Marketing Digital de la Macif, lors de son intervention à l’AB Tasty Experience Summit 2022 note :

“Il y a une exigence de simplicité de parcours de la part de nos sociétaires, ils ne supportent pas que ça ne fonctionne pas.”

En passant du physique au digital, les clients sont devenus plus exigeants.

La Macif a donc dû trouver le bon équilibre entre canaux physiques et digitaux pour faciliter la conversion. Mettre en place une stratégie CRO est alors devenu une évidence.


Comment la Macif a-t-elle déployé sa stratégie CRO ?

D’abord par le recrutement d’un CRO Manager en 2018 qui intervient comme un chef d’orchestre transverse pour animer toutes les compétences utiles à la stratégie de conversion (UX, analystes…) mais aussi pour uniformiser l’utilisation des outils digitaux.

Un vrai changement de culture qui doit être accepté par tous !

Ensuite, la mutuelle a testé ses initiatives grâce à AB Tasty puis a fait confiance a Contentsquare pour déployer des analyses à grande échelle.

C’est bien la coopération des différents métiers et l’intégration de la donnée dans chaque équipe qui ont permis le succès de la nouvelle activité CRO.

Enfin, la Macif a défini des étapes clé de collecte de données grâce à un Data Cycle pour déterminer comment la donnée était collectée et exploitée.

Data-cycle Macif screenshot

La méthodologie du Data Cycle suppose : 

  • une phase d’échange pour faire émerger les difficultés et les priorités
  • une phase d’analyse
  • des outils adaptés à la gestion de projet comme Trello, AB Tasty, Contentsquare ou encore Data Studio
  • des comités métiers pour coordonner les équipes en interne

👉 L’article au complet ici.

L’actu du moment

6 – 2022 est-elle vraiment l’année du métavers ?

Amorcé et surtout annoncé en grande pompe en 2021, le métavers nous promettait une révolution. À tel point que Facebook s’est renommé Meta pour correspondre au « métavers » de Mark Zuckerberg, un internet du futur complètement immersif.

Passées l’annonce et les spéculations, l’année 2022 touchant à sa fin, qu’en est-il vraiment ?


Buzz word ou réelle nouveauté ?

Il est indéniable que le métavers, et par extension toutes les innovations virtuelles, ouvre le champ des possibles. C’est un nouveau monde qui s’offre tant en termes d’opportunités commerciales que d’engagement et d’expérience client.

Mais il y a métavers et métavers. Lancer sa marque dans le métavers demande un investissement considérable afin de développer une technologie et un univers réellement disruptif, mais aussi un bon accompagnement. Beaucoup de marques s’y sont essayées en 2022, mais au-delà du coup de pub, les résultats sont plutôt mitigés pour certaines.

À commencer par Meta même. Le géant de la tech reconnaît de lui-même, que son métavers reste « un monde vide ». Horizon Worlds ne compte que 200 000 utilisateurs, un an après son lancement, alors que l’objectif initial était de rassembler 500 000 personnes. Qu’il s’agisse des mondes développés par Meta ou bien par des joueurs, l’engagement ne prend pas. Meta estime que 9 % seulement des univers développés par des joueurs sont visités par 50 personnes et moins d’1 % des utilisateurs conçoivent d’ailleurs leurs propres univers. Le problème ? Le manque justement d’utilisateurs et des univers qui restent vides. Le serpent qui se mange la queue, en somme.

Image horizon world Facebook

Et Meta n’est pas le seul dans ce cas. Le 29 novembre dernier, la Commission Européenne a organisé son premier gala dans le monde virtuel, dans une plateforme métavers qu’elle a conçue, pour un budget de 387 000 euros. Énorme flop qui a rassemblé seulement 6 personnes à son pic de connexion…


Une technologie coûteuse et pas si accessible

Plusieurs raisons expliquent ce timide engouement. Passés les effets d’annonce, créer son univers métavers ne s’avère pas simple. Outre le coût, cela demande des compétences et un accompagnement conséquent pour un résultat pas toujours à la hauteur. Entre graphisme limité, temps de chargement important et un fort besoin d’évangélisation, le web3 se révèle vite limitatif.

Et si les entreprises ont développé des compétences en interne ou ont recouru à des services de spécialistes du métavers comme The Sandbox ou Decentraland, encore faut-il accompagner et évangéliser l’audience de ces nouveaux mondes virtuels. Pour une expérience complètement immersive, les utilisateurs auront besoin d’un casque VR et d’un ordinateur qui tient la route. Pour acheter des NFTs ou des produits virtuels, il faut souvent créer son propre wallet virtuel. Si les jeunes sont plus enclins à se tourner vers ces nouveaux modes d’achat, les autres générations doivent être onboardées ce qui n’est pas simple.

D’un point de vue réglementation, c’est encore nébuleux, des cas de harcèlement ont d’ailleurs déjà été signalés. Enfin, d’un point de vue expérience client, la non-interopérabilité des différents univers apparaît comme un frein à l’engagement, tout comme la mesure de la performance de ces univers qui reste très floue. Reste qu’en termes d’image de marque, le métavers donne clairement des pistes intéressantes pour l’avenir.


Une opportunité de branding pour les marques avant tout

Et si finalement, l’enjeu était l’image de marque ? Le web3 n’est encore qu’à ses prémices. Plusieurs marques de luxe ou de retail s’y sont essayées. Le Printemps a créé son propre monde virtuel et utilise la gamification pour engager son audience. À la clé ? Un univers plus accessible d’un point de vue technologie, à la fois en interne mais aussi pour les utilisateurs, qui ne demande pas une maîtrise du métavers pour être utilisé. Dans la même veine, Christofle, j’en parlais plus haut, a lancé son NFT, en juin dernier et a fait carton plein.

Au-delà du métavers, il s’agit surtout de développement du monde virtuel. De plus en plus de marques, à l’instar du Printemps, lancent des collections 100 % virtuelles, pour habiller des avatars ou même des photos Instagram !

habits virtuels Printemps photo

Dans un monde qui s’annonce très ROIste en 2023, du fait des différentes crises notamment, il va être intéressant de voir si les investissements dans le web3, le metavers et le virtuel vont perdurer. Une chose est certaine, nous ne sommes qu’au début et les opportunités ne manquent pas, à condition de faire les bons développements, le bon ciblage, avoir des objectifs clairs et de toujours mesurer la performance. Affaire à suivre donc…

 

 

Pour s’inspirer :

Les entreprises à suivre

  • Une petite révolution est en train de se produire du  côté des distributeurs et des retailers… À l’instar du groupe Kingfisher (Brico Dépôt, Castorama…) qui met en place une stratégie de retail media afin de mieux collaborer avec les retailers distribués par le groupe. À la clé ? Des insights partagés pour des expériences client optimisées avec une mise en avant des meilleurs produits, de la visibilité pour les retailers et de meilleures performances pour distributeurs et retailers.Spotify merch Screenshot 2
  • Spotify revient cette année avec son top de l’année et nous montre encore une fois comment la data, lorsqu’elle est collectée correctement et dans un but précis, permet d’offrir des expériences personnalisées. Et en matière de personnalisation, Spotify met la barre haute. Cette année, la plateforme de musique a développé son top, un test de personnalité pour découvrir les musiques les plus à propos et surtout a lié les tops artistes des auditeurs à du e-merchandising… Comme c’est bientôt Noël, je vous partage la sélection que j’ai reçue.

 

Spotify merch Screenshot 1

Les événements à ne pas manquer

  • L’un des plus grands salons dédiés au retail, NRF, revient du 14 au 17 janvier à New-York. Au programme cette année, la keynote de Simone Biles, jeune et célèbre athlète, elle reviendra sur l’esprit d’équipe et son parcours très inspirant. Macy’s, Roblox, Walmart sont aussi à l’affiche et nous serons également présents !
  • Début janvier c’est aussi le CES, Consumer Electronics ! Du 5 au 8 janvier à Las Vegas, toute la tech se réunira pour présenter les dernières grandes innovations.
  • Retour en France début février de Personalize & Convert ! La conférence dédiée à la conversion et la personnalisation, organisée par Kameleoon, Bazaarvoice et Contentsquare se tiendra le 9 février à la Compagnie 1837, près de la gare Saint-Lazare et l’agenda promet de beaux échanges.

Mes recommandations à lire et à écouter

Vous cherchez des idées, vous êtes curieux de vous cultiver sans cesse pour découvrir de nouveaux univers et de nouveaux concepts ? Allez faire un tour sur la plateforme medium.com tout comme les 100 millions de lecteurs qui viennent y puiser leur connaissance. Un environnement ouvert à tous qui privilégie le contenu et l’authenticité. Et si vous souhaitez faire partager vos idées, vos connaissances ou votre expertise, vous pouvez aussi apporter votre contribution écrite.
marketoonist.com est le site propulsé par Tom Fishburne, le fondateur de Marketoon Studios. Tout est parti du dessin animé et de la caricature pour ce créateur aujourd’hui conférencier international spécialisé en innovation, marketing et transformation numérique. Les dessins de Tom Fishburne ont fait le tour du monde et lui ont permis ensuite de développer son propre studio en dessins animés axé sur le marketing de contenu, le leadership éclairé et le changement de culture. Il a ainsi accompagné plus de 150 entreprises dont Adobe, Dell, IBM ou encore Deloitte. Comptez sur lui pour vous faire sourire et vous faire comprendre en un clin d’œil des sujets complexes.

Vous êtes passionné de sport et de business? Hellosportsbiz créée par Nicolas Bourreau, vous enverra chaque jeudi des nouvelles fraîches tirées de l’industrie du Sport Business et issues du monde entier. On y aborde des sujets variés comme le sponsoring, l’engagement citoyen ou encore la RSE dans le sport. La newsletter est aujourd’hui suivie par 1 600 personnes dont Yann Roubert le président du LOU Rugby. De quoi alimenter sa réflexion sur les enjeux actuels et futurs de ce marché et son benchmark.
La coupe du monde de foot est terminée. Ce type d’évènement est un véritable challenge pour un média comme le journal L’Equipe devant garantir un service stable face à un afflux XXL de visiteurs ! Raphaël Dardeau – CTO de l’Equipe – refait le match de la webperf dans cet article


Rendez-vous le mois prochain pour toujours plus de tendances, data et hacks dans la prochaine lettre de l’Expérience Digitale ! 

À très vite,
Geoffrey